La mise en doute de la confidentialité des données au Burundi, va-t-on en sortir ?

Dans cette ère du numérique, les entrepreneurs digitals travaillent sans relâche pour construire des applications mobiles et des logiciels ayant pour objectif : améliorer le quotidien et les conditions de vie d’un citoyen. Et suite à cela, les programmeurs burundais sont eux aussi dans cette course, mais ils connaissent une énorme barrière qui est celle de mise en doute de la politique de confidentialité. Bien sûr que l’entrepreneuriat numérique contribue au PIB du pays, mais y a-t-il des règlements burundais pour protection des données afin de garantir la sécurité ?

Par décret présidentiel Nº100/288 du 16 Octobre 2007 portant Création, Organisation, Mission et Fonctionnement du Secrétariat Exécutif des Technologies de l’Information et de la Communication, a été créée au sein du ministère, le secrétariat des TIC (SETIC) qui a, entre autres missions, celle de promouvoir la politique nationale des TIC et la mise en œuvre du plan d’action de développement des technologies de l’information et de la communication. Pourtant, ça ne veut pas dire que le Burundi a une loi sur la protection des données personnelles, car l’absence de cette loi était le prétexte avancé pour contester l’application CARP par les défenseurs de liberté numérique lors de son lancement. CARP, une application développée par l’entreprise MediaBox dans le cadre de lutte contre la pandémie du COVID-19.

Le pire encore, c’est avec l’expérience récente de l’application Gasape SN et l’application My Lumitel, qu’on peut remarquer un problème de perception ou de la non-valorisation des logiciels ou applications conçues localement, car de bouche à oreille voire même sur les réseaux sociaux, il y a des gens qui étaient obsédés à nous faire comprendre à quel point nos données seront en danger une fois connecté sur ces plateformes. ” D’ailleurs, qui pourrait exposer ses données personnelles à un mauvais usage potentiel” disaient certains internautes burundais. Donc, loin d’être un problème de confiance, c’est peut-être faute de l’absence des établissements de protection des données, mais espérons que l’accord entre l’entreprise MediaBox et le ministère de la télécommunication ” en Février 2021 sur une convention de partenariat pour développer les TIC au Burundi” changera le paradigme.

Alors, que faire ?

Pour les développeurs, c’est sûr qu’ils rédigent des conditions générales de ses applications, mais aussi, il faut le faire savoir à leurs clients potentiels avec un large marketing sur les pratiques en matière de sécurité et de leur politique de confidentialité, ce qui doit se faire quand-même avec une assurance des institutions législatives bien outillée.

Donc, qu’est-ce une politique de confidentialité ?

Selon digitalguide une politique de confidentialité (Privacy Policy en anglais) est un exposé écrit de toutes les mesures que doit prendre une entreprise ou une organisation, afin de garantir à ses clients ou utilisateurs sécurité et utilisation appropriée des données qui ont été recueillies dans le cadre de la relation commerciale. De plus, la déclaration de protection des données fournit des informations sur la manière dont ces dernières sont collectées, stockées et utilisées et si, ou comment, elles sont transmises à des tiers.

En effet, l’internet a beaucoup à offrir et il possède une énorme quantité de données informatiques qui peut être utilisée comme un outil puissant pour stimuler la croissance économique et réduire la pauvreté. Alors, vu l’état des lieux du contexte de la protection des données au Burundi, Que ces lacunes soient une plus grande source d’apprentissage aux concernés.

Par Guy-Eudes Barakana

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