Quand l’intimité perd son souffle.
Le silence vaut mieux que des paroles nuisances, surtout si ces derniers n’apportent rien de positif dans une situation quelconque. Mais quand est ce que les Burundais comprendront cela ? Le comprendront – ils un jour ou peut être, nous autres plaideurs de l’intimité devrions arrêter de nous démener et de se faire à l’idée que cela ne changera jamais, que par contre la médisance prendra toute son ampleur chez nous ?
Cela ne fait que quelques mois qu’elle a commencé à œuvrer chez l’un des magazines les plus affluents du pays. Avec son émission d’une fois la semaine, certes, elle a dû se faire un nom. C’est évident que la majorité a apprécié sa façon de faire, comme ils n’ont cessé de souvent le mentionner. Mais jusque-là, à part la qualité de service qu’elle avait à offrir au public intéressé par son émission, en quoi sa vie privée devrait-elle être tant suivie et tant critiquée ? Oui, elle est enceinte, mais combien de journalistes ont déjà eu des enfants pendant qu’ils exerçaient ? Toute une multitude ! Après tout cela n’a rien avoir avec leur métier. Mais puisque chez nous, l’on ne tombe pas enceinte sans être marié, aujourd’hui cela va être mis sur le compte de sa célébrité.
Le détenteur de l’une des pages les plus suivies de chez nous ne va même pas se gêner pour bien dire qu’il s’y attendait. « Puisque son métier était réussi, il lui fallait bien la récompense commune chez nos chers journalistes ». Après tout, ne l’avait-il pas prédit dès que la meuf avait commencé à se présenter devant la caméra ? Quelle ironie ! Mais franchement, quel rapport existe-t-il la relation entre bien réussir à œuvrer pour un journal en ligne et à tomber enceinte ?
Par Chretienne NIKUZE