Fracture numérique entre hommes et femmes au Burundi : analyse et propositions de solutions.
Dans notre société contemporaine, où les compétences numériques sont devenues indispensables, que l’on vive en milieu urbain ou rural, il est crucial que chacun ait accès aux moyens nécessaires pour les acquérir. Selon les estimations de la Société financière internationale (IFC), d’ici 2030, 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne exigeront des compétences numériques, et près de 65 % des emplois créés dans les entreprises africaines nécessiteront au minimum des compétences numériques de base.
Malgré l’importance croissante de la maîtrise du numérique pour la communication, la recherche d’opportunités professionnelles, l’accès à des bourses d’études, le développement des affaires et la connectivité mondiale, la fracture numérique persiste. Au Burundi et dans de nombreux autres pays africains, l’acquisition de ces compétences tend à être un privilège. Même parmi ceux qui ont accès à ces ressources, une disparité subsiste entre les sexes.
Selon une étude de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), les femmes des pays en développement, tels que le Burundi, ont 8 % de chances en moins de posséder un téléphone par rapport aux hommes, et cette disparité atteint 21 % dans l’utilisation d’internet sur mobile.
Cette inégalité découle de divers facteurs, notamment des stéréotypes discriminatoires, le manque de moyens financiers, car de nombreuses femmes ne sont pas financièrement indépendantes, ainsi que le manque de formation dans le domaine du numérique. Sans la contribution des femmes, qui représentent une part importante de la population burundaise, l’économie du Burundi risque d’être sérieusement impactée.
En ce mois de mars 2024, dédié aux femmes et aux filles, le monde célèbre les progrès réalisés dans la réduction des inégalités hommes-femmes. Toutefois, dans certains secteurs comme le numérique, cet objectif semble encore loin d’être atteint. C’est pourquoi, chez Freeti, nous sommes conscients et convaincus que les filles ont besoin d’un soutien renforcé pour surmonter les défis socio-économiques et les stéréotypes qui limitent leur accès aux outils numériques et aux compétences essentielles au quotidien. Après tout, internet est un bien commun accessible à tous.
Et ce qui donne l’espoir c’est que lors de la célébration de la journée internationale des filles dans les TICs, madame la ministre des télécommunications et des médias Leocadie Ndacayisaba avait promis qu’une attention particulière sera accordée à la réduction de la fracture numérique, en veillant à ce que les communautés rurales du Burundi, les femmes et les filles, ainsi que les groupes vulnérables, qui sont actuellement confrontés à des obstacles plus importants à l’accès aux TIC, soient connectés. Mais ce qui est loin d’être facile pour remédier à ça. D’où Freeti propose quelques suggestions :
Il faudra Encourager des partenariats public-privé : Il est essentiel que le gouvernement facilite les collaborations entre les entreprises privées et les institutions publiques pour mettre en place des programmes de formation aux compétences numériques, en mettant un accent particulier sur l’inclusion des femmes et des filles. Ces collaborations peuvent être soutenues par des incitations fiscales pour les entreprises qui s’engagent dans de telles initiatives.
Enfin, qu’il ait la création d’incitations pour les entreprises : Le gouvernement devrait également envisager d’offrir des incitations financières ou des subventions aux entreprises qui adoptent des politiques internes visant à garantir un accès équitable aux compétences numériques, en particulier pour les femmes. Cela pourrait inclure des crédits d’impôt pour les dépenses liées à la formation numérique ou des subventions pour l’achat d’équipements informatiques destinés à soutenir ces programmes de formation.
Par Barakana Guy-Eudès