Affaire miss Burundi 2022 : la part des réseaux sociaux dans les médisances proférées sur la fameuse élue Kelly NGARUKO.
Dès que proclamée heureuse vainqueure, des protestations contre le couronnement de Miss Kelly NGARUKO se sont faits entendre de partout. Sur différents réseaux sociaux, divers internautes se sont exprimés pour justifier leur désaccord avec l’élection de cette année. Personne n’a le privilège d’être admiré par tout le monde et notre miss n’en sera certes pas épargné, chose qui aurait dû être simple si l’audace de quelques-uns n’avait pas poussé si loin.
Il n’est point un secret que s’accorder avec le bâton de justice reste un grand défi chez les Burundais. Qui pourrait en douter après la grande victoire de la détentrice du numéro 19 dans la compétition Miss Burundi 2022 ? Si pour les uns notre élue fut de loin l’estimée élite de par son agrément, pour d’autres sa victoire ne serait rien d’autre qu’une partialité en faveur d’une native de la capitale économique ou encore d’une descendante d’un grand cadre du Burundi de la part du jury.
Il est encore si épais le flou qui siège dans ma tête quant à savoir quel niveau de beauté satisferait-il vraiment nos chers compatriotes. Franchement, en quoi pour eux, notre miss a le profil exemplaire de Sylvester Stallone, acteur interprète du très renommé personnage Rambo ; ou encore d’une handicapée des jambes ! Parce que tels sont les commentaires qu’ils n’ont cessé de mentionner à son égard.
Toujours obsédés à nous faire comprendre à quel point le jury a injustement tranché en finale, les plus branchés partiront même d’un message du père de la gagnante où il affirme être prêt de soulever sa fille comme il l’a toujours fait (« Kelly, je suis prêt à te relever comme je l’ai toujours fait. Mais tu dois aussi être prête pour l’atterrissage… ») ou plus, du fait que mademoiselle est la petite fille de l’ancien Premier ministre du pays Pierre NGENDANDUMWE. Cela dit, pour elle la bataille était gagnée à l’avance.
Ils n’auront pas terminé de mijoter contre miss Kelly sans avoir qualifié d’insolente sa façon de disposer ses mains, ses doigts s’étant retrouvés pliés autour de ses récompenses sauf son majeur, ce qui aura été considéré comme un doigt d’honneur levé contre les haters.
On peut bien le dire à haute voix, entre notre couronnée et le public Burundais ça n’a point été le grand amour vu que même sa licence en mathématiques et génie industriel n’aura pas impressionné tout un monde vu que pour la plupart cela n’aura été qu’un ticket servi sur plateau direct vers la première place. Pire encore, nos propres chers citoyens ne se gêneront pas à la comparer avec la miss Rwanda et en tirer leurs propres déductions que cette dernière est l’image incarnée de la beauté et que la nôtre n’en vaut même pas la peine.
Les réseaux sociaux auront servi à faciliter la tâche pour certaines compétitions et façonner l’image de certaines célébrités autant au BURUNDI qu’ailleurs, ces mêmes facilitateurs peuvent servir d’obstacle ou de rabat-joie pour la plupart. Si tout un chacun peut se permettre d’insulter quiconque sous prétexte que son profil ne corresponde point à ses préférences, si un message qui n’aurait dû être apprécié que par la concernée peut aisément défiler partout et être utilisée contre elle, il est à craindre que ces tourbillons ne puissent atteindre d’une manière ou d’une autre la dignité des plus sensibles.
Qu’en sera-t-il pour Miss Kelly NGARUKO ?
Jusque-là, elle s’étant manifesté d’un courage inégalable, une bonne suite reste à espérer, surtout qu’elle n’aura pas hésité à affirmer être prête à marquer la différence malgré l’indignation de ceux qui n’admettent pas son élection.
N’empêche que ceux qui ont la voix qui porte plus loin devraient plaider pour tous ceux ayant fait objet de nombres infamies. Un média, dont je m’abstiendrai de mentionner le nom d’ailleurs, avec ses 50k followers peut se permettre d’insulter celle qui a été élue pour représenter la jeune fille burundaise. De tels gestes sont à démolir autant que les victimes sont à encourager.